Tous les articles par Pifou
Austin, University of Texas
Marcher downtown, c’est possible
Marcher : 3 h
Manger : chez Scholz Garten
Le campus de l’université est un terrain idéal pour une chasse aux trésors. On pourra y découvrir des écureuils urbains…
une serre tropicale…
une bible de Gutenberg…
D’autres exemplaires plus proches de chez vous.
la première photographie (Joseph Nicéphore Niépce, 1826, Le Gras)…
et un campanile.
D’autres merveilles se cachent ici où là, dont une bibliothèque universitaire réputée pour sa collection de cartes.
La chasse achevée, on prendra la direction du centre en descendant Guadalupe Street, avec une halte au pub Dog and Duck pour sa collection de bières et sa terrasse.
Pause possible au Wooldridge Square, presque aussi vieux que la ville elle-même, et aujourd’hui plutôt fréquenté par des sans-abris.
Retour par Congress Ave. après un passage obligé sur le pont éponyme. Sous le pont, le Colorado mais surtout des milliers de chauve-souris.
Pour se remettre de 7 km à pied dans une ville américaine, Scholz Garten fera l’affaire.
Stop Barrio, Lisbonne
Stop à la saudade !
Derrière le Campo de Ourique et son food court un peu insipide, vivez une expérience forte en goût : Stop Barrio !
Ici dès l’entrée, on sait que rien de fâcheux ne se produira. Un coup d’œil à la clientèle et aux assiettes en transit et nous voilà rassérénés. Pas de (mauvaise) surprise ! Ni de révolution, mais c’est dimanche.
Ici on mange pour de vrai. Entouré de fanions du Benfica et de gastronomes rondouillards. Des mets qui tiennent au corps : ronde de saucisses et boudins, tripes variées, bifes en tout genre, poissons grillés comme à Luanda, etc. Ambiance funky au déjeuner, on imagine le soir ! Et en cuisine, trois femmes : la misogynie gastronomique à la française n’a pas passé les Pyrénées.
Pour se laver d’un tel accès de bonne humeur paillarde, une visite à la maison Fernando Pessoa toute proche fera merveille.
Alors ? Peu de touristes s’égarent par ici : vous serez accueillis comme Dom Sebastião.
♥♥ / €
R. Ten. Ferreira Durão 55,
Lisbonne
Algarve
Anice Stellato, Venise
Le meilleur fritto misto de Venise
Dans le calme Cannaregio, tout au nord de Venise. Sur le long canal de la Sensa, agréable à descendre (ou monter).
Carte chic, bel endroit (préférez la salle côté canal). Accueil gentil et compétent (mais ce n’est pas l’ambiance familiale de Bea Vita !). Cuisine regardant plutôt la mer, inventive, mais les classiques sont là. Le fritto misto est une montagne ! Anticiper lors du choix de l’entrée.
Par exemple une salade de saison ?
Alors ? Pour le quartier, la carte variée, une cuisine qui sait sortir de la tradition et l’excellent rapport qualité/prix malgré l’absence de menu.
♥♥ / €€
http://www.osterianicestellato.com
Fondamenta de la Sensa
Cannaregio, 3272
Fábrica do Costa, Algarve
La fabrique à cataplana
Restaurant de bord de mer dotée d’une cuisine sans surprise mais bien tournée. Fruits de mer (les huîtres locales de Formosa), riz divers (dont le riz aux couteaux, arroz de lingueirão), cataplana (une cousine de la paella, réalisée dans un drôle d’ustensile de cuisson).
Alors ? Pour la terrasse, la vue sur la baie, la tranquilité de Fábrica, et bien sûr les cataplanas.
♥ / €€
http://fabricadocosta.pt
Cacela Vehla
Tél. +351 281 951 467
Pas-de-Calais
Valais
Reckingen, Valais
La vallée du Rhône autrement
Marcher : 3 h / facile / + 830 m
Manger : à Gluringen, au restaurant-hôtel Tenne
Traverser Reckingen en direction du Rhône. Au passage, à un saut de quadrupède de l’église, saluer les habitants de la ferme urbaine.
Continuer en direction du versant est de la vallée. Une boucle permet d’accéder à une chapelle reculée où un exercice de la foi trop sporadique ne parvient pas à réchauffer l’atmosphère.
D’ici partent des sentiers de randonnée vers la frontière italienne, en direction du Blinnenhorn. Blanche pensée fascinante… mais dangereuse en hiver et en équipement Go Sport.
Redescendre dans la vallée et poursuivre vers Gluringen en longeant la voie de chemin de fer. L’hôtel-restaurant Tenne sera une bonne halte de mi-journée, avec son ambiance familiale, ses bières pression et sa cuisine qui sait être roborative (côté brasserie) ou endimanchée. Marcheurs, skieurs et gourmands apprécieront.
La Grenouillère, Montreuil-sur-Mer
Au pays des grenouilles et de leur roi, Alexandre Gauthier
Les menus de la Grenouillère se compose de 9 ou 11 plats. Il est recommandé de jeûner le midi et de s’ouvrir l’appétit par une petite marche.
La salle et son environnement est un spectacle en soi. La cuisine (et son ballet de cuisiniers) n’est pas mal non plus.
Ici, une pensée est en action, et cela se sent. Du toit à la table (tant l’objet que sa métaphore).
La cuisine est à l’avenant : tout à la fois conceptuelle (ou plutôt poétique) et physique (des produits regardés autrement, des assemblages radicaux, des gestes techniques qui déboulent jusqu’à votre assiette). Les fraises vertes aux algues ne plairont pas à toutes et tous, mais elles ont été pensées.
Parfois, la pensée s’égare (ou tout au moins elle ne se fait pas comprendre). Ainsi le melon-tourteau, mariage a priori prometteur, mais qui s’avère ne pas fonctionner. On conseillera un divorce, le melon portant de trop la culotte. La réalisation est toujours parfaite, virtuose même dans le cas des cylindres de melon.
Et pourquoi le melon-jambon, au fait ?
Cornichon grillé, tarama, estragon.
Haricots beurre, cabillaud (les haricots dressés en fagotin, cuisson mystérieuse, résultat hors du commun)
Veau, végétaux marins
Pêche, gentiane.
Mûre, mélasse (les brindilles de ronce n’en sont pas)
Bulle du marais (Dessert inoubliable, poétique et technique, fulgurant. Quelques feuilles et fleurs, de la crème et du sucre pour un instant de ferveur et d’excitation. Des années après, il est toujours vif en mémoire, quand son goût s’en sera allé.)
Et aussi du miel extrait de son rayon de cire, à presser en bouche.
Les plats sont agencés selon une progression vers plus d’intensité (et de malice, pour les desserts). Des minimalistes entrées, plutôt dans un esprit japonisant, vers le feu d’artifice de la bulle, un final très français. Et toujours un dressage élégant, qui semble simple, mais ne l’est pas.
Allez manger chez Alexandre Gauthier. Certainement vous y trouverez votre bulle car la magie du maître des lieux opère à coup sûr. Pour augmenter vos chances, prendre le menu de 11 services.
Biographie — Alexandre Gauthier, cuisinier, Ed. de la Martinière
En quittant le pays des grenouilles, ne pas manquer de se promener dans le jardin fantasque où elles prennent du bon temps. Bien dans l’esprit du lieu, il met en scène une nature cultivée (mais non domestiquée).
Et de jeter un œil à leur maison-hutte. Discrètement.
En quittant Montreuil, faire une halte à Berck ou Fort-Mahon : marcher le long de la plage sans fin, en compagnie des travailleurs de la mer. Ceux-là sont à pied et courent après les crevettes.
Alors ? Pour goûter une cuisine de tête et de cœur, y courir les yeux fermés. Pour dormir, casser le cochon et prendre une hutte.
♥♥♥ / €€€€
http://www.lagrenouillere.fr
Rue de la Grenouillère
62170 La Madelaine-sous-Montreuil
Tél. +33 3 21 06 07 22