Archives pour la catégorie Manger


Burenwirt, Innsbruck

Burenwirt


Halte au progrès !

Manger au Burenwirt, c’est l’assurance d’une vraie soirée tyrolienne, dans la pureté de la tradition. Travers de porc grillé (gebratene Rippen), cordon bleu comme on n’en fait plus, viande fumée et saucisses variées, chaussons fourrés. Les végétariens se rabattront sur les veloutés de légumes et les raviolis aux herbes, larges comme des steacks et servis par huit. (L’éditeur a hésité à illustrer cette notule, pour finalement opter pour un compromis, avec ce noir et blanc édulcorant la réalité d’un plat du Burenwirt.)

Au Burenwirt, on nourrit les hommes, les vrais, depuis 1900. La bière se prend par litre, la cuisine envoie des assiettes de bucheron. Seule la gelée de groseille à discrétion donnera une petite touche girly à votre cordon bleu, épais comme une côte de bœuf.

Au dîner, les concerts de cithare raviront toute la salle, voraces carnivores comme mélomanes slowfood.

Pour en savoir plus sur le Burenwirt

Alors ?  Un dîner au Burenwirt se mérite : il faut d’abord jeuner puis  grimper à flanc de colline le ventre creux. Mais vous ne le regretterez pas !

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Zum Burenwirt
Dorfgasse 9
Innsbruck

Stop Barrio, Lisbonne

Stop-do-Barrio


Stop à la saudade !

Derrière le Campo de Ourique et son food court un peu insipide, vivez une expérience forte en goût : Stop Barrio !

Ici dès l’entrée, on sait que rien de fâcheux ne se produira. Un coup d’œil à la clientèle et aux assiettes en transit et nous voilà rassérénés.  Pas de (mauvaise) surprise ! Ni de révolution, mais c’est dimanche.

Ici on mange pour de vrai. Entouré de fanions du Benfica et de gastronomes rondouillards. Des mets qui tiennent au corps : ronde de saucisses et boudins, tripes variées, bifes en tout genre, poissons grillés comme à Luanda, etc. Ambiance funky au déjeuner, on imagine le soir ! Et en cuisine, trois femmes : la misogynie gastronomique à la française n’a pas passé les Pyrénées.

Pour se laver d’un tel accès de bonne humeur paillarde, une visite à la maison Fernando Pessoa toute proche fera merveille.

Alors ? Peu de touristes s’égarent par ici : vous serez accueillis comme Dom Sebastião.

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R. Ten. Ferreira Durão 55,
Lisbonne


Anice Stellato, Venise

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Le meilleur fritto misto de Venise

Dans le calme Cannaregio, tout au nord de Venise. Sur le long canal de la Sensa, agréable à  descendre (ou monter).

Carte chic, bel endroit (préférez la salle côté canal).  Accueil gentil et compétent (mais ce n’est pas l’ambiance familiale de Bea Vita !). Cuisine  regardant plutôt la mer, inventive, mais les classiques sont là. Le fritto misto est une montagne ! Anticiper lors du choix de l’entrée.

Par exemple une salade de saison ?

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Alors ? Pour le quartier, la carte variée, une cuisine qui sait sortir de la tradition et l’excellent rapport qualité/prix malgré l’absence de menu.

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http://www.osterianicestellato.com
Fondamenta de la Sensa
Cannaregio, 3272

Fábrica do Costa, Algarve

Fabrica


La fabrique à cataplana

Restaurant de bord de mer dotée d’une cuisine sans surprise mais bien tournée. Fruits de mer (les huîtres locales de Formosa), riz divers (dont le riz aux couteaux, arroz de lingueirão), cataplana (une cousine de la paella, réalisée dans un drôle d’ustensile de cuisson).

Alors ? Pour la terrasse, la vue sur la baie, la tranquilité de Fábrica, et bien sûr les cataplanas.

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http://fabricadocosta.pt
Cacela Vehla
Tél. +351 281 951 467

La Grenouillère, Montreuil-sur-Mer

lagrenouillere


Au pays des grenouilles et de leur roi, Alexandre Gauthier

Les menus de la Grenouillère se compose de 9 ou 11 plats. Il est recommandé de jeûner le midi et de s’ouvrir l’appétit par une petite marche.

La salle et son environnement est un spectacle en soi. La cuisine (et son ballet de cuisiniers) n’est pas mal non plus.

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Ici, une pensée est en action, et cela se sent. Du toit à la table (tant l’objet que sa métaphore).

La cuisine est à l’avenant : tout à la fois conceptuelle (ou plutôt poétique) et physique (des produits regardés autrement, des assemblages radicaux, des gestes techniques qui déboulent jusqu’à votre assiette). Les fraises vertes aux algues ne plairont pas à toutes et tous, mais elles ont été pensées.

Parfois, la pensée s’égare (ou tout au moins elle ne se fait pas comprendre). Ainsi le melon-tourteau, mariage a priori prometteur, mais qui s’avère ne pas fonctionner. On conseillera un divorce, le melon portant de trop la culotte.  La réalisation est toujours parfaite, virtuose même dans le cas des cylindres de melon.

melon-crabe

Et pourquoi le melon-jambon, au fait ?

Cornichon grillé, tarama, estragon.
Haricots beurre, cabillaud (les haricots dressés en fagotin, cuisson mystérieuse, résultat hors du commun)

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Veau, végétaux marins

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Pêche, gentiane.
Mûre, mélasse (les brindilles de ronce n’en sont pas)

fruits-rouges

bulleBulle du marais (Dessert inoubliable, poétique et technique, fulgurant.  Quelques feuilles et fleurs, de la crème et du sucre pour un instant de ferveur et d’excitation. Des années après, il est toujours vif en mémoire, quand son goût s’en sera allé.)

Et aussi du miel extrait de son rayon de cire, à presser en bouche.

Les plats sont agencés selon une progression vers plus d’intensité (et de malice, pour les desserts). Des minimalistes entrées, plutôt dans un esprit japonisant, vers le feu d’artifice de la bulle, un final très français. Et toujours un dressage élégant, qui semble simple, mais ne l’est pas.

Allez manger chez Alexandre Gauthier. Certainement vous y trouverez votre bulle car la magie du maître des lieux opère à coup sûr. Pour augmenter vos chances, prendre le menu de 11 services.

Biographie — Alexandre Gauthier, cuisinier, Ed. de la Martinière

En quittant le pays des grenouilles, ne pas manquer de se promener dans le  jardin fantasque où elles prennent du bon temps. Bien dans l’esprit du lieu, il met en scène une nature cultivée (mais non domestiquée).

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Et de jeter un œil à leur maison-hutte. Discrètement.

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En quittant Montreuil, faire une halte à Berck ou Fort-Mahon : marcher le long de la plage sans fin, en compagnie des travailleurs de la mer. Ceux-là sont à pied et courent après les crevettes.

Montreuil-sur-Mer    Montreuil-sur-Mer

Alors ? Pour goûter une cuisine de tête et de cœur, y courir les yeux fermés. Pour dormir, casser le cochon et prendre une hutte.

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http://www.lagrenouillere.fr
Rue de la Grenouillère
62170 La Madelaine-sous-Montreuil
Tél. +33 3 21 06 07 22

 


La Bonne mère, Marseille

La meilleure pâte à pizza du monde !

Aérienne, souple mais croustillante. De la pâtisserie peuchère ! La dernière part, même froide, reste un plaisir. Garnitures classiques ou semi-classiques (tomate, pistou, mozzarella).

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Toute petite salle derrière la basilique (il faut réserver). Poursuivre par l’ascension du piton de la Bonne mère. Notez que la digestion ne dure pas toute la journée comme avec la production de la concurrence : les quelques marches ne seront pas un calvaire.

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Bar à Pizza La Bonne Mère – 16 rue Fort du Sanctuaire, Marseille 6

To Thalassaki, Tinos

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Ne pas divulguer cette adresse

Au pied du village d’Isternia, au bord de la mer. Si le vent se lève, elle vous rafraîchira les pieds et nettoiera la terrasse.

Après un bain, petite crique et plage en demi-lune à portée de vue.

Pour dévorer des plats inspirés par les Cyclades mais libérés de la tradition. Des assemblages complexes, une riche palette d’ingrédients. Du poisson frais, à choisir grillé ou en bouillon. Au poids est donc cher, mais la carte offre de très belles alternatives. Par exemple :

◊ Salade d’artichauts grillés, oignons, amandes, carottes
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◊ Salade de morue, haricots, houmous, citron, poix chiches, olives
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◊ Calamars grillés, tomates, pomme de terre, citrons et ails confits, herbes aromatiques

Des desserts à hauteur du salé. Un verre de moschato (vin doux) de Limnos offert. Que dire de plus ? Dire à la chef votre émerveillement, sourire à l’équipe.

Accueil moderne, portions grecques comme il se doit (venir avec un bel appétit).

Alors ? Courir, voler jusqu’à Tinos, pour ses villages, ses paysages et To Thalassaki. D’avril à octobre.

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Ormos Isternion, Tinos
Cyclades

El Risco, Lanzarote

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Encore une adresse à planquer
sous cloche (d’argent)

Prendre une caña en terrasse en attendant qu’une table se libère. L’équipe arrive toujours à vous faire de la place. En profiter pour apprendre la carte par cœur, hésiter, tergiverser.

S’installer face à la vue sur le golfe de Famara. Choisir une entrée si le vent de la côte ouest vous a ouvert l’appétit. Sinon, l’amuse-bouche et les portions généreuses qui vont suivre suffiront.

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Commander un plat pour deux (paella, riz, poisson) ou faire preuve d’indépendance.

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La carte est riche de tentations, entre classique et classique modernisé. Pour les viandards, cochon, lapin ou cabri. Les grandes tables font envie aux couples, elles peuvent choisir le monstre marin du jour et le faire griller.

Service amical, précis. Belle carte des vins de Lanzarote. Desserts un peu en dessous mais on s’en fout (après une paella de référence).

Alors ?  Ce lieu est un miracle. Une exception dans la catégorie à laquelle il appartient, le restaurant de bord de mer du monde globalisé. Et tous genres confondus, El Risco est exemplaire de ces lieux rares où l’on est bien : harmonie du lieu, des gens et de l’assiette.

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http://www.restauranteelrisco.com
Calle Montaña Clara, 30 – 35558, Famara – Teguise, Lanzarote

Islas Canarias – España