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Un rêve de trattoria
La Trattoria di Montemagno est cachée dans un village des Monts Pisans, au bout d’une route qui à force de rétrécir s’arrête tout à fait. Elle n’est référencée dans aucun guide. Son chef est une chef. On y mange une cuisine de haute saveur pour 15 euros. Comment est-ce possible ?
On est en Italie, les gars !
En Italie, derrière les fourneaux, ils ont aussi des Michel-Ange (Massimo Bottura) et des Savonarole (le siège du mouvement slow food est à 30 km). Mais il est commun de trouver au restaurant une cuisine de ménage, rurale, familiale, traditionnelle, bonhomme, de bonne femme. (Trouver sans chercher.) Une cuisine qui a été balayée, de ce côté-ci des Alpes, par la prise de pouvoir des hommes, d’Escoffier à Gault&Millau, et par notre maladie nationale, le raffinement. Nous n’avons plus d’artisans et trop d’artistes, notre climat ne produisant que des chefs aspirant aux *** ou des clients Metro. On aimerait pourtant que puissent exister dans le même espace-temps Pierre Passard et signora Daniella (les noms sont fictifs).
Bref, à la trattoria di Montemagno, vous ne trouverez pas de plats d’auteur. Zéro créativité ! Aucun produit d’exception. Juste de la pasta bien saucée, des légumes même pas anciens bien traités et quelques spécialités locales. Les plats que votre grand-mère italienne vous mitonnait pendant vos étés en Toscane, bande de veinards !
![zuppeta](http://www.marchermanger.fr/wp-content/uploads/2015/09/zuppeta-150x150.jpg)
Soit, pour être moins théorique :
- farfalle con triglia e limone : aux rougets et citron. Du velours, à prendre en primo puis en secondo !
- trenette al pesto avvantaggiate : au pesto, pommes de terre et haricots verts. Plutôt pour les travailleurs de force.
- zupetta di polpo e totani : entre la soupe et le ragout de poulpes et calmars, sauce tomate et pain mouillé. Une spécialité de la côte livournaise.
- bracioline fritte in salsa : côtelettes à la sauce tomate. Pas la même sauce tomate que celle de la zupetta hein ! Du concentré de tomates, sans trop d’acidité, enrobant le gras d’une fine côtelette de porc…
- et aussi du lapin aux olives, une caponata d’exception, des courgettes à la menthe.
Bon, côté dessert, Conticini n’est pas à la manœuvre (eh oui, le blogueur est contradictoire), mais la maison se défend bien :
- pêche rôtie au four et crème, avec son verre de vin de noix
- pana cotta à la menthe
- semi-freddo chocolat ou fruits des bois
- cantuccini et son verre de vin doux (aleatico)
![pesca](http://www.marchermanger.fr/wp-content/uploads/2015/09/pesca1-234x300.jpg)
Accueil tout en douceur, service tout en efficacité. La clientèle, essentiellement italienne, apprécie des deux mains l’axe programmatique de la maison et les plats défilent comme à la parade. L’été, on dîne sur la piazza. On prendrait bien demi-pension, si ce n’était le vin de la maison, vraiment éprouvant et sans alternative (pas de carte des vins). Dit Daniella, la prochaine fois, on pourra venir avec notre bouteille ?
Alors ? Venir plusieurs fois pour goûter toute la carte. Le Pisan ayant un palais pointu, la trattoria est connue et visitée : il faut réserver.
♥♥♥ / €
Trattoria di Montemagno
Montemagno di Calci, Pisa